Transjurassienne : une journée inoubliable

Dimanche 08 Février 2015

Ca y est, je l'ai fait. J'ai fini la Transju !

Comme tant de choses se bousculent dans ma tête, je ne sais pas trop par où commencer. Alors reprenons tout depuis le début, ok ?

Je vous avais laissé sur l'idée que j'allais me lever à 5h ce matin. Mais au dernier moment, j'ai changé mes plans. La salle du petit déjeuner de l'hôtel n'ouvrant qu'à 6h30, je ne pouvais pas faire cuire mon gâteau d'effort avant cette heure là. Alors plutôt que de le cuire hier soir, j'ai pensé qu'un peu de sommeil en plus ne me ferait pas de mal pour récupérer de mes 42km d'hier après-midi. J'ai donc mis le réveil à 6h15, ce qui me laisserait largement le temps d'être prêt pour la course.

Evidemment, je me suis réveillé bien avant. Dès 4h, impossible de dormir. je suis excité comme une puce. Mais plutôt que de faire les cent pas dans la chambre, j'ai attendu sagement que le réveil sonne en position allongée pour me détendre encore un peu. J'ai pris ma collation, me suis habillé, jeté un œil par la fenêtre pour constater que le vent soufflait déjà un peu, et suis parti en direction du Lac de Lamoura le lieu de départ. Habituellement, il ne faut que 5 minutes pour s'y rendre depuis l'hôtel, mais les routes bloquées et une chaine qui pète m'ont pas mal retardé. Pour finir, j'ai du me garer à un bon kilomètre du lac, et terminé en courant pour ne pas rater le départ. Ce n'est vraiment pas pratique de courir avec des chaussures de ski de fond au pied, un énorme sac à dos (pour le vestiaire) et les paires de ski et de bâtons au bras, mais au moins, ça m'aura fait un bon échauffement pour la course.

J'ai à peine le temps de déposer mon sac de vestiaire au camion (qui le transportera jusqu'à l'arrivée), d'enfiler mon bonnet, mes gants, mes lunettes, de chausser mes skis et d'ajuster les sangles de mes bâtons que le départ est donné. Il est 8h45 et c'est parti pour 68km !

Très vite, je suis rassuré par mon état physique et le fait que je suis entouré de personnes en moins bonne forme que moi. Si tous ces skieurs finissent dans les délais et que je gère bien mon effort, ça ne posera aucun problème pour voir Mouthe avant la nuit ! Tous les fondeurs avec qui j'avais discuté m'avaient conseillé de skier relâché et de me concentrer sur ma technique. Le problème, c'est que je n'en ai pas, alors je me contente de faire ce que je sais faire, je coupe du bois...

Pas mal pour un débutant

Je pars prudemment malgré tout. Les La sortie de la veille a forcément laissé des traces et je crains de le payer à un moment ou un autre de la course. Je skie donc en m'économisant mais double quand même un paquet de concurrents. Je m'arrête rapidement à chaque ravitaillement pour faire le plein de pâtes de fruits et de carrés de chocolat. Je me les enfile par poignée. Comme je n'aime pas le thé et qu'ils ne servent que ça au ravitaillement, j'ai emmené une gourde remplie avec la boisson d'effort que j'utilise à vélo. Les kilomètres défilent et tout va pour le mieux.

On passe la fameuse montée de l'opticien aux Rousses poussées par des supporters très sympas, qui crient nos noms écrits sur nos dossard. Puis vient une longue portion de plat jusqu'à Bois d'Amont avec un fort vent de face qui freine tout le monde. Comme je n'ai rien compris au principe du « drafting » (l'aspiration en ski de fond ou le fait de s'abriter du vent derrière un autre skieur), je remonte les files sur le côté en poussant sur les cuisses, tout seul, comme un grand. Puis vient la montée des Ministres que j'attaque avec de très bonnes jambes, elles ne me quitteront plus jusqu'à Mouthe. On descend ensuite à travers la forêt vers Bellefontaine où commence une portion plus exposée au vent. Il reste à ce moment 26km et franchement, je ne prend pas un plaisir fou tant le parcours est monotone entre ce point et l'arrivée. Je me contente de faire le job et relance l'allure dès que je vois un trou dans lequel m'engouffrer entre deux concurrents. Autour de moi, ils sont nombreux à souffrir des conditions, mais grâce aux heures passées sur home trainer, je n'ai pas de mal à finir.

Je skie les derniers kilomètres tranquillement mais suis un peu ralenti par une bonne gamelle, juste au moment où je me disais justement que je n'étais pas tombé de la journée. Bien vu l'aveugle ! Je profite des derniers kilomètres pour réaliser ce que je viens d'accomplir et lève enfin les bras après 6h02 d'effort.

Dernière ligne droite avant l'arrivée

On nous avait prédit l'enfer avec cette forte bise, mais très franchement, j'ai trouvé le temps plutôt agréable pour skier. Quelques habitués avec qui j'ai discuté après la course m'ont dit qu'ils avaient souffert et que leur temps étaient moins bons que d'habitude. Alors j'ai hâte de me refaire une Transju dans des conditions encore meilleures, car moi, je me suis régalé aujourd'hui !

J'étais venu prendre du plaisir dans le Jura, j'en repars avec des souvenirs plein la tête et une énorme satisfaction personnelle. Et une chose est sûre, je serai au départ l'an prochain !

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