Étude posturale

Jeudi 14 Avril 2016

Cette semaine, j’ai enfin pu profiter du très beau cadeau que la mère Noël avait déposé pour moi sous le sapin : une étude posturale pour améliorer ma position sur mon vélo. Une séance que j’attendais avec beaucoup d’impatience et de curiosité. Il faut dire que depuis l’achat de mon fidèle destrier, il y a dix-huit mois, j’ai modifié ses réglages à de nombreuses reprises, seul, au feeling, avec plus ou moins de réussite. D’une selle trop haute de plus de 2cm (merci Franscoop !), au recul de selle, en passant par les cales de mes chaussures, j’ai testé plusieurs configurations au fil des mois, en me basant sur des infos glanées sur Internet. Par chance, j’ai plutôt été épargné par les blessures jusqu’à aujourd’hui, mais je tenais à avoir l’avis d’un spécialiste pour corriger mes erreurs et optimiser mon positionnement.

Mercredi, c’est à la boutique Triathlon Store, dans le 3ème arrondissement, que j’avais rendez-vous avec Joël Steve de la société Velofitting, une référence dans la profession. Parmi les athlètes dont Joël s’occupe, on peut citer les coureurs de l’équipe AG2R-La Mondiale, ainsi que de très nombreux cyclistes et triathlètes de haut niveau : de belles références qui ne pouvaient que me mettre en confiance. Reconnu pour son travail, Joël a également contribué au développement du système Retül qui permet de modéliser dynamiquement les mouvements du corps sur ordinateur grâce à des capteurs électroniques placés sur le corps. Les données collectées, en phase de pédalage en des points précis (pied, cheville, genou, hanche, dos, épaule, coude, main), sont ensuite traitées par un logiciel qui calcule les angles, mouvements articulaires, etc. Un outil puissant qui donne parait-il des résultats ultra-précis.

La séance a commencé par un échange sur les raisons qui m’amenaient à venir le voir, mon type de pratique, mes objectifs et les éventuelles douleurs dont je pouvais souffrir sur le vélo. S’agissant de ma première étude posturale, je n’ai pas de base de comparaison, mais je dois dire que l’accueil, l’écoute, la patience et la pédagogie de Joël sont particulièrement agréables !

En action

Après m’avoir observé m’échauffer quelques minutes sur home trainer, sans capteur, son premier sentiment fut plutôt bon. Rien de catastrophique à priori, une impression qu’il restait bien sûr à confirmer par les chiffres. Équipé de huit capteurs, j’ai pédalé à un rythme compris entre 70 et 80%, alternant mains aux cocottes et en bas du cintre. Les phases de capture ne durent qu’une quinzaine de secondes, et le traitement des données prend à peine plus de temps. Toute l’expertise de Joël consiste ensuite à analyser les données obtenues, déceler les problèmes et trouver les solutions/réglages pour les corriger. Le positionnement n’est pas une science exacte. Comme il le dit lui-même, Joël n’est pas un gourou détenteur de LA vérité. Le but est de trouver un équilibre, créer une synergie entre l’homme et sa machine en s’appuyant sur des valeurs optimales théoriques.

Voici le résumé de ses observations :
1. Mes cales nécessitaient un ajustement pour équilibrer l’axe hanche-genou-pied, permettant un appui plus solide sur les pédales, une meilleure transmission de la puissance et soulageant les articulations de la cheville.
2. Ma selle était légèrement trop basse et trop en arrière. Les changements apportés à ce niveau vont dans le sens d'un meilleur passage du point mort haut au point mort bas (moins de forces parasites), et d'une reprise de puissance plus rapide et plus longue après le point mort haut. Les nouveaux réglages (5mm plus haut et 1cm vers l’avant) sont censés améliorer la stabilité de mon bassin et donner une trajectoire stabilisée, plus rectiligne, au genou. L'angle tronc/jambe étant moins fermé, cela devrait permettre une meilleure oxygénation des membres inférieurs car les artères fémorales et iliaques seront moins pincées. Le pédalage devrait également être plus régulier avec une phase de poussée plus longue.
3. Au niveau du cintre, ma position nécessitait un ajustement important. Le réglage de l’inclinaison du cintre et des cocottes (la gauche étant 2cm plus haut que la droite, merci Décathlon) ont permis d’améliorer certains points : plus de confort, une meilleure efficacité et une différence moins marquée entre positions (des mains) haute et basse que j’avais du mal à aller chercher.

En plus de ces corrections, j’ai apprécié les nombreux conseils que j’ai reçus. Même si j’ai toujours le sentiment de manquer de « sensibilité » pour apprécier des réglages si précis, je fais confiance à Joël et à son expertise pour m’amener vers un meilleur positionnement.

Je ferai un bilan plus complet dans quelques semaines sur mon ressenti, une fois que j’aurai assimilé ces réglages. Une assimilation en douceur comme il me l’a conseillé ? Pas vraiment, car dès ce week-end, j’aurai l’occasion d’étrenner ma nouvelle position sur l’Amstel Gold Race. Un test grandeur nature de 240km…