La Flèche wallonne : la magie du vélo
Mardi 21 Avril 2015
Samedi, je vous avais laissé sur un compte-rendu sans saveur de mon Grand Prix de l'Escaut. Vous écrire quelque chose après une journée aussi ennuyeuse relevait presque de l'exploit. Aujourd'hui, c'est tout le contraire, j'ai vécu une journée exceptionnelle à l'occasion de la Flèche wallonne. Je vais avoir du mal à ne rien oublier...
En arrivant aux inscriptions ce matin, j'ai été surpris de croiser autant de participants. Je m'attendais à ce que nous soyons peu nombreux pour un mardi, mais le beau temps et la suite de la journée me feront comprendre pourquoi autant de Belges, de Français ou d'Anglais ont fait le déplacement...
Les premiers kilomètres le long de la Meuse me permettent de monter doucement en température, sous un soleil magnifique. La première côte arrive dès le KM7. Une belle montée à travers la forêt où je rattrape quelques participants sans trop forcer. Les jambes tournent bien, le cardio reste bas, je sens que ça va être une bonne journée. Les 60km qui suivent sont très sympas. Le parcours alterne routes forestières et routes à travers champs, les petites bosses s'enchainent, je ne vois pas les kilomètres passer. J'essaye quand même de rouler à l'économie par crainte de payer les 500km de ces quatre derniers jours et en prévision des 273km de samedi...
À partir du KM80, les choses sérieuses commencent. Nous enchainons les principales côtes de la Flèche wallonne : la Flîme, Cherave (la grande nouveauté du parcours 2015) le célèbre Mur de Huy (1,2km à 10% avec un passage à 24%) et enfin la côte d'Ereffe. En bas de la côte de Cherave, je croise les coureurs de l'équipe Europcar qui descendent. J'hésite à les attendre ne sachant pas s'ils l'ont déjà montée ou s'ils vont faire demi-tour justement. Je décide d'avancer. Juste après le virage, j'aperçois une autre équipe en repérage une centaine de mètres plus haut. Il s'agit des coureurs de la Katusha.
Je me surprends à revenir sur eux doucement, sans trop forcer, mètre après mètre. Certains sont à la ramasse, le vélo en travers. La voiture de leur directeur sportif les suit de très près, comme pour booster les plus flemmards sous peine de les écraser. Je les dépasse un à un et vient mourir à quelques mètres du duo de tête (dont fait partie parait-il Joachim Rodriguez, mais je n'y connais rien) en haut de la côte. J'essaie de contenir mon émotion car même s'ils sont évidemment là juste en repérage, c'est un plaisir énorme d'avoir pu vivre ce moment...
J'ai à peine le temps de souffler et de me remettre de mes émotions que le fameux Mur de Huy se dresse devant moi. Le bas de la côte est dur mais pas insurmontable. Puis vient le passage tant redouté à plus de 20% où j'ai vraiment l'impression de grimper un mur. Demain, l'arrivée de la course professionnelle aura lieu au sommet. Aucun risque qu'il y ait une arrivée au sprint :-)
Au sommet, je m'arrête rapidement au second ravitaillement pour remplir un bidon. En repartant, je croise Pierre Rolland qui vient sans doute de monter le Mur lui aussi. C'est l'un des rares coureurs que j'aurai pu reconnaitre. Je lui glisse quelques encouragements pour demain et file de mon côté tandis qu'il attend ses coéquipiers. J'avale les 40 derniers kilomètres à une bonne allure, le cœur léger. Je glisse à un participant que je dépasse qu'on aimerait bien que ce genre de journée n'ait pas de fin, il rit jaune.
Dommage, car moi, j'aurai bien aimé prolonger cet extraordinaire moment de sport quelques heures de plus...
2 commentaires
Jean Francois Thietard - Mardi 08 Décembre 2015 à 01:16
Aurélien - Mardi 08 Décembre 2015 à 07:28
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