Pra Loup Bernard Thévenet
Dimanche 09 Juillet 2017
Pour terminer dignement en fanfare ma semaine varsoise, j'avais rendez-vous samedi matin à Barcelonnette au départ de la cyclosportive Pra Loup Bernard Thévenet. Après deux premières courses plutôt réussies, conclues par une 32ème place à la Vélostar début mai, puis une 23ème place le mois dernier au Tour du Cambridgeshire, j'appréhendais un peu cette première en montagne. Il faut dire qu'avec sept grosses sorties consécutives dans les jambes (965km / 23365m de dénivelé) et un parcours taillé pour les poids plumes purs grimpeurs, je m'attendais à souffrir.
Réveillé aux aurores, j'ai rejoint François au départ un peu avant 8h, en vélo. Après mon déblocage de cinq heures la veille, j'innove encore avec cet échauffement de plus d'une heure... De quoi prendre le départ bien chaud ! Un choix que je ne regretterai pas, car à peine l'arche de départ franchie, au pied du col d'Allos, la route s'élève pour 17km d'ascension à 7%. Que la fête commence !
Comme toujours, ça démarre fort devant. Certains ont des fourmis dans les jambes… et/ou plus de chevaux que moi sous le capot ! Un groupe de vingt, vingt-cinq coureurs se détachent dès les premiers hectomètres. Prudents, les yeux rivés sur nos capteurs de puissance, François et moi préférons laisser filer, persuadés que nous ne pourrons pas tenir un rythme si élevé jusqu'au sommet. Conscients de nos capacités (très proches cette semaine) et de notre état de fatigue, nous nous calons sur une allure plus raisonnable, autour des 4,4w/kg. Sans faiblir, nous reprenons quelques fuyards au fil des kilomètres. Certains ont eu les yeux plus gros que le ventre ; pour eux, la journée risque d'être longue avec la chaleur prévue, trèèès longue. Après 57' d'effort, nous basculons en vingtième position environ. Descente neutralisée*, direction Allos pour attaquer la deuxième difficulté de la journée : le col des Champs. Jusqu'ici tout va bien !
Plutôt en jambes, nous repartons sur les mêmes bases que précédemment. François se cale dans ma roue et nous voilà partis pour 11km à 8%. Une fois de plus, nous reprenons quelques coureurs, doucement mais sûrement. Certains sont partis trop vite, tandis que d'autres avaient préféré nous doubler dans la descente d'Allos, faisant souvent fi des consignes de prudence ; une pensée (…) au passage pour le coureur vêtu d'un maillot de la Cannondale qui a failli goûter du pare-brise, en coupant un virage sur la gauche. Un comble dans une descente neutralisée ! Mais revenons-en à nos moutons marmottes. Au 4ème kilomètre du col des Champs, nous revenons sur Florent, partis une quarantaine de secondes avant nous de Colmars. Il s'accroche et passera une bonne partie du reste de la journée en notre compagnie. Cette seconde difficulté est avalée en moins de 42'. Jusqu'ici tout va bien !
Profitant de l'arrêt du chronométrage au sommet, nous prenons le temps de nous ravitailler dans la descente… et admirons le paysage : exceptionnel ! Au pied de la descente, à Saint-Martin-d'Entraunes, on fait le plein des bidons à une fontaine avant de repasser sur les tapis de chronométrage. Attendus par trois coureurs, dont Nicolas Raybaud, vainqueur de la Triple Haute Route l'an dernier (excusez du peu!), nous repartons à six pour affronter les 20km à 6% du col de la Cayolle. Après cinq kilomètres de faux plat montant, au cours desquels je fais profiter mes compagnons plus légers de ma puissance brute plus élevée, les pourcentages augmentent, la température aussi. Tout en puissance, Nicolas se détache légèrement, tandis que derrière ça tire la langue. De six, notre groupe passe à cinq, puis quatre. Puis c'est au tour de François de nous laisser filer. Mes encouragements n'y feront rien ; très intelligemment/courageusement, il limitera la casse sur les dix derniers kilomètres, ne concédant que 3' au sommet. Un moindre mal quand je vois que certains coureurs plus rapides sur les deux premières ascensions lâcherons plus de 6' sur ce troisième secteur chronométré ! La course est en train de se jouer et j'ai trouvé un allié de poids avec Nicolas qui gère les derniers kilomètres de cette ascension très calmement. Le top 20 est en vue. Jusqu'ici tout va bien !
Re-descente neutralisée. Sans pression (du chronomètre), je m'arrête quelques instants pour dépanner un concurrent victime d'une double crevaison. Comme moi il y a deux ans dans la même descente, son pneu n'a pas résisté au tranchant des nombreux cailloux présents sur la chaussée. Il s'en sort bien mais cet incident me rappelle à la plus grande prudence !
Au pied de Pra Loup, je retrouve Nicolas qui m'a attendu. Sympa ! Une fois encore, il part plus fort que moi. Quelques mètres derrière, je préfère gérer mon effort sans lâcher du regard mon GPS qui m'indique mes données de puissance. 4,4w/kg de moyenne c'est l'objectif pour ces six derniers kilomètres. Certains trouveront que cela manque de spontanéité, peut-être, mais cette stratégie me permet d'éviter tout risque d'implosion. Qui sait si je n'aurais pas explosé en vol en décidant de suivre le rythme moins régulier de Nicolas au pied ?! La reconnaissance effectuée la veille avec l'autre Nico est un vrai plus. Les derniers hectomètres me sont familiers. Je touche - enfin - au but et sais désormais que je ne craquerai pas d'ici l'arrivée. Nous franchissons la ligne côte au côte, après une vingtaine de minute d'effort depuis notre dernier passage sur le tapis de chronométrage. Quelle belle partie de manivelles. Merci Nicolas.
Crédité d'un temps cumulé de 3:11:44 sur les quatre montées, je me classe à finalement à la 12ème place, mon meilleur résultat cette saison. François décroche quant à lui la 18ème place, en 3:17:05, son meilleur résultat sur une cyclosportive. Une très belle journée pour la team varsoise, que ni le repas d'après-course plutôt maigre, ni la très longue attente des résultats - publiés à 16h30, heure à laquelle je serai depuis longtemps rentré, douché, allongé dans le canapé - ne viendront contraster.
Rendez-vous l'an prochain pour un top 10 !
* Sous la pression de la gendarmerie, seules les quatre montées sont chronométrées pour encourager les coureurs à lever le pied en descente. Une sage décision, à fortiori quand on voit l'état de la route à certains endroits et la présence de nombreux cailloux…
3 commentaires
Alain - Mardi 11 Juillet 2017 à 17:26
Alain - Mardi 11 Juillet 2017 à 17:27
Aurélien - Mardi 11 Juillet 2017 à 17:45
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