Tour of Cambridgeshire
Lundi 05 Juin 2017
Ce week-end, j'ai traversé la Manche pour prendre part à ma deuxième course de la saison : le Tour of Cambridgeshire, épreuve qualificative pour les Championnats du Monde Gran Fondo UCI qui auront lieu à Albi fin août. Objectif : faire mieux qu'à la Vélostar lors de laquelle je m'étais classé à une modeste 32ème place début mai.
Après deux jours à arpenter la campagne anglaise en solo, pour une reconnaissance du parcours rondement menée vendredi et une séance de déblocage samedi, j'avais rendez-vous ce dimanche midi avec plus de 8000 cyclistes, répartis en neuf catégories d'âge1. Au programme, 127km sans grande difficulté mais balayés par un vent qui me rappelle la Flandre belge.
Sans surprise, le départ est nerveux. Ça frotte. Tout le monde cherche à se faire une place à l'avant. Les coureurs partis en dernier tentent de remonter par les côtés. Heureusement, l'épreuve se déroule sur route fermée - un bonheur ! - permettant ainsi d'éviter les habituelles chutes de début de course. Bien placé, à l'abri du vent, je suis l'allure sans forcer ; 250 watts de moyenne sur les cinquante premiers kilomètres, j'ai de la marge...
Devant, quelques coureurs tentent leur chance en solitaire, sans succès. Avec une moyenne horaire de 43km/h et un parcours dépourvu de la moindre difficulté (500m de dénivelé cumulé), toute tentative d’échappée est vouée à l'échec. La sélection se fera par l'arrière.
Il faut attendre la mi-course pour que les choses se décantent. Au KM56, la tête du peloton lance les hostilités. Profitant d'une interminable ligne droite de sept kilomètres, vent trois-quarts dos, une poignée de costauds met tout le monde en file indienne. Sous leur impulsion, les coureurs lâchent les uns après les autres. Je m'accroche dans les roues mais vois l'inéluctable approcher. Trop loin de la tête, je me retrouve piégé lorsqu'un coureur situé quatre ou cinq places devant moi laisse un écart se créer. Dans le rouge, après huit minutes d'effort à 400w, je laisse filer la bonne. Encore. Comme lors de la Vélostar, il m'a manqué quelques watts et surtout pas mal d'expérience pour accrocher le bon wagon. F*ck !
Très vite, un groupe d'une quinzaine d'éléments se forme. La chasse s'organise mais les vingt de devant maintiennent l'écart à une quarantaine de secondes. J'essaye avec quelques coureurs de secouer le cocotier pour rentrer, en vain. Nos relais ne sont pas assez appuyés. On ne les reverra plus et nous devrons nous contenter des accessits aujourd'hui. F*ck !
La pilule a du mal à passer mais il faut vite se remobiliser pour ne pas être – encore – le dindon de la farce. À quinze kilomètres de l'arrivée, je tente ma chance une première fois. Dans une bosse un faux-plat montant, je me détache. Avec une vingtaine de secondes d'avance au sommet, je décide de poursuivre mon effort en espérant être rejoint par un ou deux coureurs. Peine perdue. Personne ne sort en contre. Je me relève rapidement pour ne pas hypothéquer mes chances.
À l'approche de l'arrivée, les attaques se multiplient, mais cela reste très timide. Puis c'est à mon tour de jeter mes dernières forces dans la bataille. Une. Deux. Trois accélérations en l'espace de trois kilomètres. Le groupe s'étire mais ne rompt pas. Je manque encore de tranchant pour faire la différence. Tout va se jouer au sprint.
Encouragé par Maud qui m'attend sur la ligne d'arrivée, je termine cette deuxième course de la saison en 23ème ou 24ème position, à 3'37 du vainqueur. Une place qui me permet de me qualifier pour les Championnats du Monde amateurs, mais qui me laisse un goût d'inachevé. Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends, disait Nelson Mandela. J'espère que mon apprentissage ne durera pas trop longtemps...
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